Résumé historique - drapeaux ci-dessous
S'ils sont accueillis en libérateurs par les chrétiens du Liban, il n'en est pas de même en Syrie où les Français apparaissent partout comme les nouveaux occupants.
À Damas, l'émir Fayçal, fort de l'appui du Royaume-Uni (traitant avec la France d'un côté, et soutenant son protégé de l'autre, avec un sens raffiné de ses intérêts coloniaux) se fait couronner roi de Grande Syrie le 9 mars 1920. Ainsi le général Gouraud, haut-commissaire de France au Levant, doit-il entamer sa mission en livrant bataille à Khan Meïsseloum afin de s'ouvrir la route de Damas.
Le mandat français sur la Syrie est organisé en quatre États : les sandjaks de Damas, d'Alep et l'État alaouite (1920), et l'État du Djebel druse (1921), auxquels s'ajoute, en mars 1923, le sandjak d'Alexandrette (voir plus bas) détaché d'Alep, et peuplé d'une minorité turque. La même année, le général Gouraud créé la Fédération syrienne, qui regroupe Damas, Alep et l'État alaouite, sans le Djebel druse, ni Alexandrette. En 1924, l'État alaouite en est séparé aussi. De 1925 à 1927, le Djebel druse entre en état d'insurrection, dirigée par le sultan Pacha-El-Atrache. Le général Sarrail y est chargé de rétablir l'ordre français.
1930 : une constitution est proclamée par la Syrie à la majorité des nationalistes, rejetant notamment le mandat français. Logiquement invalidée par les autorités, elle est remplacée la même année par une constitution ayant l'aval français et instituant la République syrienne.
Les élections qui suivent portent Méhémet-Ali à la présidence de la République.
Le traité franco-syrien du 22 décembre 1936 (accord Viénot) prévoit l'indépendance de la Syrie (avec le Djebel druse et l'État alaouite) en trois ans, en échange de divers avantages politiques, économiques et militaires. Cependant, le gouvernement français, prévoyant le vote négatif du Sénat, s'abstient de le présenter au Parlement. Le Parlement syrien qui a entériné ce texte à l'unanimité lui retire donc son approbation le 31 août 1938. Le mandat reste donc en vigueur, en Syrie comme au Liban.
En 1939 Alexandrette est remise aux Turcs (voir plus bas).
En 1940, le régime de Vichy, consécutif à la défaite éclair sur le front européen, nomme un nouveau haut-commissaire, le général Dentz. Celui-ci, persuadé d'assurer la « permanence française au levant », mène une politique de neutralité vis-à-vis des Britanniques, tout en permettant en 1941 aux appareils allemands de transiter par les aérodromes syriens pour appuyer la révolte en Irak. Néanmoins, après s'être opposé à l'installation d'une garnison allemande sur l'aérodrome de Neirab sur lequel est finalement concentré le transit de la Luftwaffe, il avise finalement les autorités britanniques que toute activité aérienne allemande a cessée en Syrie. C'est en partie la raison pour laquelle l'armée du Levant opposera une résistance immédiate et opiniâtre aux forces franco-britanniques venues rallier la Syrie à la France libre : ayant abouti eux-mêmes au repli des Allemands dans la région, les militaires fidèles à Vichy ne voient aucune justification à cette opération, qui se termine toutefois par la victoire des Alliés, et se conclut par la convention de Saint-Jean-d'Acre. Le général FFL Catroux promet alors l'indépendance aux États sous mandat. Celle-ci est réalisée à la fin de la guerre, et les dernières troupes françaises évacuent la région en 1946. |