Le basque (eskuara, euskara, euskarien, euskera)
Langue isolée
L'unique langue vivante non-indo-européenne d'Europe occidentale avec le maltais. N'a pu etre encadré de manière convaincante dans aucune des familles de langues connues, bien qu'on ait essayé de le rattacher aux groupements de langues les plus divers (ibère, afro-asiatique, paléo-sibérien, caucasien, etc.). On accepte en général actuellement la possibilité d'une parenté euskaro-caucasienne, étant donné les similitudes indiscutables d'ordre syntaxique et même morphologique existant entre le basque et les langues caucasiennes.
5 voyelles (le dialecte souletin possède en plus la labiovélaire ü), 22 consonnes, une semi-consonne (y) ; une grande variété de diphtongues. Peut être considéré en général comme une langue agglutinante présentant également une tendance polysynthétique en syntaxe. Ignore la distinction de genre grammatical dans le syntagme nominal. Possède toutefois dans la conjugaison "familière" un formant permettant de distinguer à la 2e personne de l'impératif le masculin du féminin : ainsi, "porte-le!" se dit ekartzak si l'on s'adresse à un homme et ekartzan si l'on s'adresse à une femme. Article défini -a suffixé : gizon "homme", gizona "l'homme". Distinction singulier/pluriel exprimée à l'aide du suffixe -k ajouté à l'article suffixé : gizonak "les hommes". Plutôt qu'une déclinaison proprement-dite, le basque possède un système de suffixes correspondant aux prépositions d'autres langues et qui expriment tous les types de relations. Système de numération de type vigésimal : ogei-ta-amar "30" (littéralement "20 et 10"), berrogei "40" ("2 x 20"), laurogei "80" ("4 x 20"). L'auxiliaire des formes verbales personnelles (qui ont, pour la plupart des verbes, un caractère périphrastique même au présent) appartient à 2 séries différentes de formes selon qu'il s'agit d'un verbe transitif ou intransitif ; au diathèses passive ou réfléchie, les verbes transitifs se conjuguent à l'aide de l'auxilliaire intransitif ; le sujet des verbes transitifs est au cas ergatif marqué par le suffixe -k (homonyme du suffixe du pluriel). Le caractère agglutinant du basque se manifeste par l'incorporation à l'auxiliaire d'un morphème du sujet, d'un autre morphème de l'objet direct (pour les verbes transitifs) et éventuellement d'un morphème de l'objet indirect (ou de datif sympathétique). Particules subordonnantes suffixées aux formes verbales, cf. zure aita etorri dala uste dut, littéralement "que ton père est venu, je crois". Formation des mots surtout par suffixation et par composition.
Certains traits phonétiques et éléments lexicaux attribués à un substrat pré-latin, notamment ibère, celtique, cantabro-ligure ; nombreux emprunts au latin, aux langues germaniques anciennes (francique, gotique), aux langues romanes - et, en fonction de la région, à l'espagnol (aux dialectes castillan, navarro-aragonais), à l'occitan (au gascon), et au français (également en phonétique - par exemple ü en dialecte souletin), à l'arabe, au tsigane. Alphabet latin (24 lettres ; lettres à signes diacritiques : ~e, ñ, ´r). Le basque a servi de substrat au gascon et à l'espagnol. Emprunts au basque en espagnol et en français (le mot bizarre a subi des transformations sémantiques en passant du basque dans différentes langues romanes).