La langue française

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LES LANGUES DE FRANCE
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Extrait de « Les langues du monde, petite encyclopédie », Bucarest, Paris 1984, de Marius Sala et Ioana Vintila-Radulescu

Le français (langue d'oïl, - d'oui)
Langue indo-européenne, famille romane, branche occidentale, groupe gallo-roman septentrional.

Système vocalique complexe : 14-16 voyelles (s. div.) ; voyelles caractéristiques : antérieures arrondies ö, ü (comme dans les langues germaniques, finno-ougriennes, turkes), une voyelle neutre (e "féminin", "instable", "caduc", "muet", etc. - voyelle latente réalisée aussi comme ø), 4 voyelles nasales, 2 degrés d'aperture des voyelles moyennes e, o, ö, 2 sortes d'a (antérieur, postérieur), diphtongues ascendantes (cf. miel, roi, nuit, etc.), 17 consonnes (possède sz, zh, ñ ; r avec différentes réalisations phonétiques - "grasseyement", etc.), 3 semi-consonnes. Accent non-phonologique final ; accent de groupe. Les syllabes ouvertes prédominent (structure CV). Mots monosyllabiques relativement nombreux. En phonétique syntaxique le phénomène de liaison peut contribuer à marquer le pluriel : les enfants [le zãfã]. Rôle important de l'intonation ; impression auditive caractéristique.

Structure grammaticale analytique dans la classe du nom (considéré comme une langue isolante, notamment dans le code oral), synthétique (flexionnelle) dans la classe du verbe. La distribution des marques du genre et du nombre forme 2 systèmes distincts, qui ne se superposent pas, bien qu'ils aient certains aspects communs. La catégorie du genre (masculin, féminin) et du nombre (singulier, pluriel) se manifeste dans la classe du nom (substantif, adjectif) par l'accord (l'adjectif complément du nom ou attribut s'accorde en genre et en nombre avec le substantif qu'il accompagne) ; les marques sont exprimées par l'article, l'adjectif démonstratif ou possessif qui précède le substantif (dans le code écrit aussi par le substantif) et l'adjectif. L'opposition masculin/féminin s'exprime aussi par la variation de la syllabe (spécialement de la consonne) finale (neuf-neuve), l'adjonction ou la substitution d'un suffixe (admirateur-admiratrice), des mots différents (père-mère) ; dans le code écrit plusieurs marques redondantes (notamment le graphème -e). Éventuellement avec modification de la syllabe (consonne finale). Le pluriel exprimé dans le code écrit par le graphème -s (quelquefois -x, -aux). Seuls 50 substantifs (2%) présentent des différences phonologiques singulier/pluriel Le pronom et l'adjectif pronominal reçoivent la même sorte de marques. Quant au verbe, en raison de l'identité de certaines désinences, la personne est marquée obligatoirement par l'antéposition du pronom personnel. 4 modes personnels : indicatif, impératif, conditionnel (employé dans la régente pour exprimer la conséquence de l'hypothèse représentée par la subordonnée conditionnelle), subjonctif (réclamé par certaines conjonctions ou par la présence dans la régente de certains verbes). 2 modes impersonnels : infinitif et participe (présent - employé également en tant que gérondif - et passé). Temps simples (plus nombreux à l'indicatif, moins nombreux aux autres modes) : présent, imparfait, passé simple, futur. Temps composés à l'aide des auxiliaires être ou avoir + participe passé (qui s'accorde en genre et en nombre avec le sujet quand il est conjugué avec le verbe être et avec le complément d'objet direct lorsqu'il est conjugué avec le verbe avoir et que le complément précède le verbe). Les verbes se conjuguent par l'adjonction de désinences à une ou plusieurs bases (en fonction du caractère régulier/degré d'irrégularité du verbe), avec, dans certains cas, intercalation d'une voyelle de liaison et certaines modifications de timbre de la voyelle de la base. Les verbes pronominaux (accompagnés du pronom réfléchi) à valeur pronominale proprement dite, réfléchie ou passive. Concordance stricte des temps du verbe entre la subordonnée et la régente. Ordre des mots strict - séquence progressive : sujet-verbe-objet dans les propositions affirmatives, les rôles de sujet et d'objet direct étant marqués par la position des mots dans la phrase, cf. Jean bat Jacques / Jacques bat Jean ; grammaticalisation de la mise en relief (par exemple à l'aide du présentatif c'est) ; inversion dans les propositions interrogatives (parfois effet stylistique, emphatique) ; possibilité d'antéposition/postposition de l'adjectif.

Dans le domaine de la formation des mots le français se caractérise par la restriction de la suffixation (caractère fermé - par exemple, la diminutivisation n'est pratiquement plus suffixale en français moderne, à la différence d'autres langues romanes, surtout méridionales) et de la composition.

Le lexique du français se distingue par la faible autonomie sémantique du mot (polysémie marquée, fréquence de l'homonymie - due à l'usure phonétique et à la contraction des mots suite au relâchement général de l'articulation), qui est étroitement lié au contexte du point de vue phonétique (dans le cadre des groupes rythmiques) et syntaxique (la place occupée dans l'énoncé et la nature des déterminants en indiquant la fonction) ; caractère "abstrait" des mots (le français a été souvent caractérisé comme une langue "abstraite" tant du point de vue sémantique que syntaxique) ; motivation plus lâche que dans d'autres langues entre signifiant et signifié, due entre autres à la restriction de la suffixation et à la présence des doublets mots latins hérités/emprunts (semi-) savants au latin médiéval ou classique (cf. dimanche-dominical, eau-aqueux, lettre-épistolaire, mûr-maturité, etc.).

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page révisée le 30 octobre 2001